la solitude après le départ des enfants
Se remettre du départ des enfants.
Et puis, ils sont partis… Et moi, je suis là.
Que faire quand on se sent isolé·e après le départ des enfants ?
🌿 Introduction — Ce silence qui fait mal
Tu te souviens de ce matin-là ? Celui où tu as refermé la porte derrière eux — sac sur l'épaule, sourire un peu crispé, « on s'appelle hein ! lancé par-dessus l'épaule. Tu as fait quelques pas dans l'appartement, ou la maison… Et là, c'est tombé. Ce silence. Pas un silence paisible. Non. Un silence lourd . Comme si les murs, tout à coup, te regardaient. Comme si les chaises vides te jugeaient. Tu as mis la bouilloire sur le feu — par réflexe. Et tu t'es assistée. Sans bouger. Sans pleurer. Juste… vide.
Tu n'es pas seul·e à ressentir ça. Même si personne n'en parle. Même si les magazines te montrent des parents radieux, libérés, en voyage, en amoureux, enfin « eux-mêmes ». Même si ton entourage te dit : "Profite ! Tu vas pouvoir souffler !"
Oui. Mais souffler… vers où ? Quand tout ce qui donnait du sens, du rythme, du bruit, de la chaleur — est parti.
💔 Ce qu'on ne te dit jamais :
le syndrome du « nid vide » n'est pas un passage obligé… mais un deuil.
On appelle ça pudiquement « le syndrome du nid vide ». Comme si c'était une grippe passagère. Un rhume émotionnel. Mais non. Ce que tu traverses, c'est un deuil . Pas un deuil de mort — mais un deuil de présence . Un deuil de rôle. Un deuil de quotidien. Un deuil de bruits, d'odeurs, de bazar, de « Maman tu as vu mes clés ? », de « Papa, tu peux m'aider ? », de dîners improvisés, de rires dans le salon, de chaussettes sales par terre.
Tu n'as pas perdu une personne — tu as perdu un monde . Et ce monde, tu l'as construit, année après année, avec tes mains, ton cœur, tes nuits blanches, tes sacrifices, tes joies, tes colères, tes fous rires.
Alors oui, tu es en deuil. Et ce n'est pas dramatique du dire. C'est même libérateur .
🧭 Première étape :
Autorise toi à ne pas aller bien
La première a choisi que je veux te dire, que :
Tu as le droit de ne pas aller bien.
Tu n'es pas « égoïste ». Tu n'es pas « accrocheur·se ». Tu n'es pas « en retard sur la vie ». Tu traverses un changement de cap existentiel — aussi profond qu'un divorce, qu'une retraite, qu'un déménagement de pays.
Et pourtant, on te demande de sourire. De « profiteur ». De « retrouver ton couple ». Le « voyageur ». De « te mettre au yoga ».
Mais tu n'as pas envie. Tu n'as pas d'énergie. Tu regardes ton partenaire — et parfois, tu te rends compte que vous êtes devenus deux étrangers qui partagent un canapé. Tu regardes ton reflet — et tu ne reconnais plus la personne qui te fixe. Tu regardes ton agenda — et il est vide. Trop vide.
👉Arrête de te forcer. 👉Arrête de te comparer. 👉Arrête de te sentir coupable.
Ce que tu ressens est normal. Légitime. Humain.
📖 Deuxième étape :
Écris , Sans filtre.
Je vais te proposer quelque chose de simple mais puissant. Prend un carnet. N'importe lequel. Celui qui traîne dans ton tiroir. Ou ouvre une note sur ton téléphone. Et écrit.
Écris tout ce qui te passe par la tête. Sans corriger. Sans juger. Sans relire.
«Je me sens abandonné·e.»
"Je ne sais plus qui je suis."
«J'ai l'impression d'avoir perdu ma raison d'être.»
«Je regarde les photos et je pleure.»
«Je me lève le matin et je ne sais pas quoi faire.»
«J'ai honte de me plaindre — les autres ont des vrais problèmes.»
Écris. Encore. Et encore.
Ce n'est pas pour publier. Ce n'est pas pour montrer. C'est pour vider ton cœur . Pour que la douleur ne reste pas coincée dans ta gorge, dans ton ventre, dans ton dos.
Et puis, un jour — tu reliras. Et tu verras à quel point tu as avancé. Même si tu ne t'en rends pas compte encore.
🤝 Troisième étape :
Parle. À quelqu'un qui comprend.
Tu n'es pas obligé·e de tout garder pour toi. Mais choisis bien ton oreille.
Pas celle de la copine qui va te dire : "Mais c'est génial ! Enfin du temps pour vous !" Pas celle du frère qui va te répondre : « Bah écoute, c'est la vie, faut s'adapter. » Pas celle du collègue qui va enchaîner sur ses propres problèmes.
Cherche celui ou celle qui va te dire :
"Je comprends. Ça doit être tellement bizarre. Raconte moi."
Peut-être un·e ami·e qui a vécu la même chose. Peut-être un·e thérapeute. Peut-être un groupe de parole (en ligne ou en présentiel — ils existent, je te jure). Peut-être un forum anonyme.
Le simple fait de dire :
"Je me sens seule. Perdu. Inutile."
… et d'entendre en retour : "Moi aussi. Et ce n'est pas de ta faute." …ça sauve des vies. Vraiment.
🌱 Quatrième étape :
Redécouvre — doucement — ce qui te fait vibrer. (Pas ce que tu devrais aimer.)
On te dit souvent : "C'est le moment de te retrouver !" Mais… te retrouver OÙ ? Tu ne sais même plus ce que tu aimes.
Alors, commence petit. Minuscule.
• Quelle est la première truc qui te vient à l'esprit quand tu penses « plaisir » ? (Un gâteau ? Une chanson ? Une balade ? Un film ?)
• Qu'est-ce que tu faisais, enfant, qui te mettait en joie ? (Dessiner ? Grimper aux arbres ? Lire sous la couette ?)
• Qu'est-ce que tu as toujours voulu essayer… mais que tu as repoussé « parce que les enfants » ? (Apprendre l'espagnol ? Faire de la poterie ? T'inscrire à un cours de théâtre ?)
Ne cherche pas la passion de ta vie. Cherche le petit plaisir du jour . Celui qui te fait sourire — même 5 secondes.
Et note-le. Dans ton carnet. Ou sur ton téléphone. Une liste de « petits bonheurs retrouvés ».
Tu verras — au bout de 3 semaines, tu auras une carte de toi. Une vraie. Celle d'avant les enfants. Celle d'après aussi. Celle qui t'appartient.
👫 Cinquième étape :
Réapprendre à vivre à deux (ou seul·e) sans les enfants comme « tampon ».
Si tu vis en couple, tu le sais : les enfants, c'était aussi un « tampon ». Un sujet de conversation. Un prétexte pour ne pas se parler de nous. Un écran de fumée contre les silences gênants. Un liant — même quand ça tirait un peu.
Maintenant, ils sont partis. Et voilà. Face à face. Parfois, c'est doux. Parfois, c'est tendu. Parfois, c'est… vide.
👉 Ne forcez rien. 👉 Ne jouez pas la comédie du couple parfait. 👉 Ne comparez pas votre relation à celle des autres.
Proposer, simplement :
"Et si on se faisait un dîner, juste nous deux, sans parler des enfants ? On parle de nous. De nos envies. De nos peurs. De nos rêves."
Et si tu es seul·e ? C'est peut-être encore plus dur — parce que le silence est plus grand. Mais c'est aussi une chance. Celle de construire une vie qui te ressemble vraiment . Sans compromis. Sans attente. Juste toi. Et ce que tu décides d'en faire.
🎨 Sixième étape :
Crée quelque chose. N'importe quoi.
Le corps a besoin de mouvement. Le cœur a besoin de sens. L'âme a besoin de création.
Tu n'es pas obligé·e de peindre un chef-d'œuvre. Ni d'écrire un roman. Ni de monter une entreprise.
Mais crée. Quelqu'un a choisi. N'importe quoi.
• Écris un poème. • Plante d'herbes aromatiques. • Refais la déco de ton salon. • Cuisine un plat compliqué. • Apprend une chanson à la guitare. • Couds une housse de coussin. • Écris une lettre (que tu n'enverras pas). • Prends des photos de nuages.
La création, c'est de la résilience en acte . C'est dire à la vie :
"Je suis encore là. Et je fais quelque chose de beau — même petit — avec ce que j'ai."
🚶♀️ Septième étape :
Sors. Même si tu n'as pas envie.
Je sais. Tu n'as pas envie. Tu veux rester sous ta couette. Regarder des séries. Ne parler à personne.
Et c'est OK — parfois.
Mais si tu restes enfermé·e trop longtemps… le monde devient effrayant. Et tu t'effaces.
Alors, force-toi — un peu. Juste un peu.
• Va marcher 15 minutes. Sans mais. Juste un marcheur. • Va au marché. Bonjour au fromager. • Assieds-toi dans un parc. Regardez les gens. • Entre dans une bibliothèque. Feuillette un livre. • Va boire un café — seul·e. Sans téléphone.
Tu n'as pas à parler. Tu n'as pas à sourire. Tu as juste à être là . Présent·e. Vivant·e.
Et petit à petit… tu vas te reconnecter au monde. Sans les enfants comme bouclier. Juste toi. Dans ta vulnérabilité. Dans ta beauté.
❤️ Huitième étape :
Autorise toi à aimer autrement.
Tes enfants ne sont pas morts. Ils ne t'ont pas quitté. Ils ont grandi. Et c'est magnifique.
Mais ton amour pour eux… il change. Il ne disparaît pas, il se transforme.
Tu n'es plus là pour les nourrir, les habiller, les conduire, les cajoler, les gronder, les border. Tu es là pour les écouter . Pour les soutenir . Pour les admirateurs . Pour les laisser vivre .
Et c'est peut-être le plus grand acte d'amour :
Les aimer… sans les retenir.
Alors oui, tu vas passer de « maman indispensable » à « maman qu'on appelle quand ça va pas ». Et ça fait mal. Mais c'est aussi une fierté. Parce que tu as fait ton travail. Tu les as rendus autonomes. Libres. Vivants.
Et maintenant… c'est à ton tournée.
🌅 Neuvième étape :
Réinvente ton quotidien pas ta vie.
Tu n'as pas besoin de tout changer. Tu n'as pas besoin de déménager, de divorcer, de tout plaquer, de partir à l'autre bout du monde (même si l'idée te traverse l'esprit — et c'est normal !).
Tu as juste besoin de réinventer ton quotidien .
• Changer l'heure à laquelle tu te lèves. • Prends ton petit-déjeuner dans le salon, pas dans la cuisine. • Mets de la musique le matin — pas le soir. • Dîner à 19h — ou à 21h. • Laisse traîner un livre sur le canapé. • Ne fais pas le lit un jour. • Invitez quelqu'un… juste pour un thé. • Regarde un film que PERSONNE n'aime — sauf toi.
Ces petits riens… c'est ta nouvelle liberté. C'est ta signature. C'est toi qui décide.
🌻 Dixième étape (et la plus importante) :
Sois tendre avec toi-même.
Tu vas avoir des jours gris. Des jours où tu vas te réveiller et te sentir inutile. Des jours où tu vas pleurer devant un paquet de pâtes parce que « c'est ce qu'il aimait ».
C'est normal.
Ne te juge pas. Ne te bouscule pas. Ne te dis pas : « Mais qu'est-ce que j'attends pour aller mieux ?
Va doucement. Comme on accompagne un convalescent. Comme sur console un enfant. Comme on caresse un animal apeuré.
Tu mérites cette douceur. Parce que tu traverses une métamorphose. Et les métamorphoses, ça prend du temps. Ça fait mal. Ça laisse des traces. Mais à la fin… tu es une autre personne. Plus libre. Plus vrai. Plus vivant.
💌 Un mot pour la fin Tu n'es pas seul·e.
Et ce n'est que le début.
Je ne vais pas te mentir : Les premiers mois sont les plus durs. Les fêtes de famille. Les anniversaires. Les retours de vacances. Les «ils ne m'ont pas appelé·e».
Mais petit à petit… Tu vas respirer autrement. Tu vas rire — vraiment. Tu vas te surprendre à avoir envie de choses. Tu vas redécouvrir ton corps, ton esprit, ton cœur.
Et un jour — tu ne sauras même pas quand — Tu vas te lever le matin… Et tu ne penseras pas à eux en premier. Tu penseras à toi . À ce que TU as envie de faire. À ce qui TE fait du bien. À ce qui TE met en joie.
Et ce jour-là… Tu seras né·e une deuxième fois.
Pas en tant que parent. Mais en tant que toi . Enfin.
📌 Ressources utiles (discrètes, bienveillantes, sans jugement)
→ Ligne d'écoute « Parents-Enfants » : 30 14 (anonyme et gratuit)
Forum « Nid Vide, Nouveau Départ » : www.forum-nidvide.fr (communauté chaleureuse)
Livre coup de cœur : « Après eux, moi » de Sophie-Marie Larrouy (drôle, tendre, vrai)
Carnet d'écriture thérapeutique : « Et maintenant, qui suis-je
💬 Et toi, dans tout ça ?
Si tu veux… Dis-moi en commentaire (ou en MP) :
« La première a choisi que je vais faire pour moi cette semaine, c'est… »
Je te lis. Je te réponds. Et je te tiens la main — de loin. Parce que tu n'es pas seul·e. Et parce que ta nouvelle vie… elle commence maintenant.
Avec douceur. Avec patience. Avec amour.
Je crois en toi. Même si tu n'y crois pas encore.
Tu vas tellement plus que ton rôle de parent.
Et le meilleur de ta vie… il est peut-être juste en train de commencer.
💛